Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La cuisine des mots ribonds
8 mars 2012

Miséricorde - Jussi Adler-Olsen

De la miséricorde, il m'en a fallu pour venir à bout de ce roman ! Décidément, j'ai du mal à comprendre l'engouement actuel pour les polars nordiques et ce nouveau venu danois ne m'y aide pas.

Pour moi, un auteur de romans policiers se doit d'être un magicien qui manipule le lecteur et le perd dans les méandres de son imagination. Là, j'ai deviné le coupable à la moitié du récit, c'est totalement rédhibitoire. Ensuite, contrairement à bien des scandinaves, l'auteur ne nous offre aucune description détaillée, pas un paysage grandiose pour nous changer les idées, l'histoire pourrait se passer n'importe où.

Avec les personnages, ça ne s'arrange guère. Ce Carl Mørck (o barré, signe prémonitoire), le grand héros policier, est affublé d'une ex-femme un peu fofolle, un coloc qui ne vaut guère mieux et le fils de cette ex, un ado quelconque qui fait la fête, picole et met la musique à fond. Passionnant, n'est-ce pas ? Pour occuper l'espace, l'auteur brode autour autour d'une fusillade à laquelle Carl a réchappé, contrairement à un collège mort et l'autre paralysé. Tiens, l'occasion de sortir une psychologue sexy à draguer avec de gros sabots, sans doute pour nous faire oublier combien le sentiment de culpabilité de Carl sonne faux.

Ce flic franc-tireur est, paraît-il, excellent enquêteur mais je n'en ai rien vu car ses découvertes tiennent plus du hasard que de la réflexion ou de l'intuition. Heureusement qu'il a un assistant nettement plus doué, un réfugié syrien avec un nom de très mauvais goût, Hafez El Assad. Le pauvre est cantonné au café et aux photocopies mais réussira malgré tout à montrer sa débrouillardise et son intelligence et c'est lui qui mettra cet antipathique Carl Mørck sur la bonne voie.

Ce Syrien m'a vraiment mise mal à l'aise dans ce roman par la manière méprisante dont l'auteur le présente et raconte ses moeurs exotiques avec tapis de prière, café imbuvable et nourriture bizarroïde. Je me suis revue beaucoup plus jeune, verte de rage en sortant du cinéma où l'on m'avait vendu Thelma et Louise comme un film féministe alors que je l'ai trouvé affreusement misogyne. Idem auparavant avec Le cercle des poètes disparus que les gens vantaient comme un hymne à la liberté de pensée alors que je n'y ai vu qu'une ode au conformisme intellectuel. Dans ce Miséricorde, sous un vernis de politiquement correct, j'ai senti des relents de racisme sous-jacents plutôt nauséabonds. Je me fais peut-être des idées mais on n'est pas maître de ses émotions.

misericorde

Miséricorde - Jussi Adler-Olsen
(2011 - Albin Michel - 489p)

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
La cuisine des mots ribonds
Archives
Publicité