Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La cuisine des mots ribonds
25 avril 2012

Intrusion - Elena Sender

Ce roman est l'intrusion d'une journaliste scientifique dans le domaine du thriller, ce qui en explique les bons comme les mauvais côtés.  Je parle là de l'auteur, pas de l'héroïne, Cyrille Blake.

A son sujet, la quatrième de couverture m'a bien fait rire. Ils ont lu le roman, ceux qui l'ont rédigée? On peut se le demander. "Que lui est-il arrivé durant ces dix années qui sont comme un trou noir dans sa vie ?" La pauvre Cyrille n'a pas quarante ans, s'il lui en manquait un quart, elle l'aurait remarqué bien avant, non ? Ce sont juste quelques semaines, quelques infos qui se sont égarées ... il y a dix ans. Si je souligne cette erreur, c'est qu'elle annonce à sa manière toutes les incohérences de l'intrigue. Pour un esprit scientifique comme celui de l'auteur, c'est un peu gênant. Tout comme la fin et les passages à l'eau de rose, d'ailleurs.

Pourtant, ces maladresses sont vite oubliées et je garderai de cette lecture le souvenir d'une héroïne vraiment attachante. D'une manière fouillée et accessible à la fois, Elena Sender nous fait comprendre dans le détail le travail de cette neuropsychiatre qui oeuvre pour un "meilleur-être" de ses patients. L'histoire est aussi émaillée de considérations intéressantes sur la mémoire, la responsabilité, le bonheur. Le tout avec une écriture plaisante et alerte.

Bref, j'attends avec un plaisir certain le second roman d'Elena Sender.

intrusion

Intrusion - Elena Sender
(2010 - XO Éditions - 411p)

Pages 124-125, un conseil qui peut s'avérer utile :

"C'est ce qu'elle disait à certains de ses patients : "Quand l'angoisse monte, quand vous sentez la déprime reprendre le dessus, forcez-vous à faire quelque chose de très excitant et d'inhabituel." L'adrénaline était le meilleur antidote naturel à la dépression, elle saturait momentanément le cerveau, et le stimulait. Elle conseillait de se plonger sous une douche froide ou de faire quelque chose de totalement nouveau, d'adresser la parole à un voisin inconnu... Bref, un acte qui pouvait relancer la machinerie des méninges jusqu'à la prochaine alerte."

Par contre, amatrice de thé, je ne peux laisser passer cette coquille, page 129 :

"Nino commanda une Corona, Cyrille, un thé fumé.
   - Merci d'être venu, dit Cyrille en sucrant son Geimecha."

Google, qui connaît tout ou presque, n'a jamais entendu parler de ce Geimecha. Étrange, non ? Perso, j'y vois une ressemblance avec le Genmaicha qui, par contre, n'est pas du tout un thé fumé mais un thé vert, parfumé de grains de riz grillé. Un détail que cette histoire de thé, me direz-vous. Certes mais c'est le plaisir du lecteur qui n'a que cela à faire...

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
La cuisine des mots ribonds
Archives
Publicité