Ces derniers mois, j'ai lu deux autres romans de cet auteur flamand, Le Carré de la Vengeance et Les Masques de la Nuit. Le genre de bouquins parfaits pour un trajet en métro ou dans une salle d'attente. Des intrigues faciles, des personnages tout à fait convenus dans leur rôle, un commissaire Van In alcoolique comme il se doit, son adjoint Versavel homosexuel toujours tiré à quatre épingles, des femmes à la docilité toute romanesque, des notables au parfum de naphtaline tout droit sortis des années septante. Bref, si on arrive à passer au delà de ces clichés, c'est une lecture facile mais distrayante. Avec juste le regret tout de même que Pieter Aspe n'arrive pas à faire passer dans ses romans cette âme si particulière de la Venise du Nord. Pour un Brugeois pur jus, c'est dommage.

Me voici donc avec Chaos sur Bruges, paru en France entre les deux autres. D'abord, si vous n'avez pas déjà lu Pieter Aspe auparavant , je me demande ce que vous comprenez des rapports entre les personnages récurrents. Rien, ou si peu en est dit. Mais surtout l'histoire se traîne pendant des pages et des pages où rien ne capte l'intérêt du lecteur.

Et puis, tout à coup, dans le dernier tiers du roman, Pieter Aspe se met à sortir les lapins du chapeau, des blancs, des noirs, des verts, il y en a pour tous les goûts ! Eh hop, un vieux journal intime retrouvé à point nommé par la police néerlandaise, les amateurs de complots seront ravis avec un peu de secte Thulé et pour ceux qui préfèrent la science, la théorie du chaos expliquée en trois paragraphes. Franchement, invoquer les fractales pour si peu, c'est vraiment confondre chaos et foutoir. Le foutoir créé notamment par toutes ces portes ouvertes non refermées, ces pistes empruntées un temps dont on ne sait ce qu'elles deviennent.

Bref, à la place de cette lecture inutile, j'aurais mieux fait de réécouter toutes les chansons de Brel sur les Flamingants.

Chaos sur Bruges - Pieter Aspe
(2008 - Albin Michel - 300p)

Chaos sur Bruges - Pieter Aspe

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