Morte la bête - Lotte et Søren Hammer

Aïe, aïe, aïe, encore un polar nordique avec de vilains pédophiles. Celui-ci se veut original en les trucidant d'entrée de jeu et en s'attachant aux victimes des viols plutôt qu'à l'analyse de leurs bourreaux. Des choix qui auraient pu donner un bon roman policier mais on s'aperçoit bien vite que l'intrigue n'intéresse guère les auteurs, une soeur et un frère danois. Elle leur sert juste de prétexte pour développer deux sujets qui leur tiennent à coeur : la manipulation de l'opinion publique et la justice rendue directement par les individus.

Et là, on sent une énorme envie de manipuler le lecteur en jouant sur sa bonne conscience. Ces enfants ont tellement souffert, leur vie est brisé et il est légitime qu'ils se sentent plus tard au dessus des lois de la société, ces lois et cette société qui n'ont pas su les protéger. Bref, on doit tout leur pardonner. Un peu simpliste, à mon humble avis.

En tous cas, il est une faute que je ne pardonne pas aux auteurs. Que d'anciennes victimes de pédophiles en tuent quelques-uns pour se venger, OK. Mais pourquoi mettent-elles ces cadavres en scène d'une manière aussi gore dans une école où, obligatoirement, ce sont des enfants innocents qui vont les découvrir et en être ainsi horriblement traumatisés ?

Mais que suis-je donc bête ! Ces pauvres "innocents" sont immigrés, ils ne sont pas danois, alors on s'en balance. La boucle est blouclée, pédophilie et immigration sont de sortie et rien de neuf au royaume du polar danois.

Morte la bête - Lotte et Søren Hammer
(2011 - Actes Sud actes noirs - 397p)